De longues années de recherche, financées par Neurogel en marche, ont permis de mettre au point une méthode qui confère aux cellules souches des caractéristiques très intéressantes : une durée de vie plus importante en milieu ischémique (mauvaise circulation et manque d’oxygène) de plusieurs semaines, des facultés anti-inflammatoires très amplifiées et la capacité à recréer les conditions d’une régénération d’un tissu cellulaire. Les facteurs immunosuppresseurs sont également amplifiés ce qui rend les cellules souches résistantes aux mécanismes qui empêchent la régénération d’un organe lésé. Pour approfondir le sujet, vous pouvez lire la traduction de Michèle Zander de l’article du International Journal of molecular Sciences et notamment le tableau de la page 4. Ce document simplifié sur l’activation du tissu adipeux.
Principe d’activation des cellules souches de la graisse sous-cutanée
Il est connu depuis longtemps que la graisse sous-cutanée, issue de l’abdomen principalement, contient des cellules souches mésenchymateuses capables de générer une réparation tissulaire, quel que soit le type de tissu lésé : muscle, os, tendon et bien sûr moelle épinière. Malheureusement les cellules souches mésenchymateuses sont certes capables de se différencier en muscle, cartilage, os et cellules nerveuses IN VITRO, mais les tentatives in VIVO ne donnent pas les résultats escomptés. Ces cellules ne survivent pas assez longtemps et n’ont pas le temps ni la capacité de générer correctement un nouveau tissu cellulaire. Les cellules souches issues de cette graisse nécessitent une stimulation pour les rendre actives à la régénération et à la différentiation cellulaire. De nombreuses équipes de recherches ont tenté d’améliorer ces cellules par différentes méthodes de culture, avec des résultats souvent décevants. La méthode chimique induit une modification génétique qui génère à terme la formation de cellules cancéreuses. L’agitation mécanique par centrifugation ne donne également que des résultats faibles.
Le concept de mécano-transduction
Le principe de mécano transduction est basé sur une idée simple : les cellules musculaires d’un sportif se développent grâce à un entraînement intensif et régulier, qui n’est autre qu’une agitation. Les cellules musculaires sollicitées par cet entraînement se développent et accroissent le volume musculaire.
C’est sur ce principe que l’équipe de recherche du professeur Gorio à Milan (Italie) a eu l’idée d’appliquer une agitation orbitale sur de la graisse sous-cutanée pour en améliorer la qualité des cellules souches. Le professeur Gorio a isolé et sélectionné à partir du tissu adipeux (la graisse) un certain type de cellules souches grâce à un appareil qu’il a développé. Cet appareil réalise un traitement biomécanique spécifique qui induit des modifications métaboliques.
L’utilisation de la graisse activée
Par une petite intervention chirurgicale, de la graisse sous-cutanée est prélevée en faible quantité (50 ml), généralement au niveau de l’abdomen. Cette intervention est appelée liposuccion. Elle peut être pratiquée sous anesthésie locale.
Cette graisse est ensuite lavée par gravitation pour retirer le sang, l’huile et l’eau présents dans le produit de liposuccion. Puis cette graisse épurée est activée par une machine inventée et mise au point par l’équipe du Professeur Gorio.
Quelques données sur les propriétés de la graisse avec ou sans activation
Le traitement mécanique par l’action orbitale intensive induit des changements majeurs, dont l’atteinte massive des cellules adipeuses car elles sont peu résistantes aux entrechocs. Le tissu adipeux se retrouve en situation de stress et de danger de mort. Les cellules souches mésenchymateuses de la graisse s’activent car en dehors de ces situations graves elles n’ont qu’un rôle de tour de contrôle du tissu adipeux, pour le renouveler et l’entretenir. Elles prennent alors le contrôle de l’adipogénèse ( le renouvellement, le maintien du tissu gras) et vont grandement agir pour leur survie, puisqu’elles sont la base du tissu adipeux. Elles doivent survivre pour que le tissu adipeux puisse espérer se renouveler.
Ainsi avec ce traitement par mécanotransduction induit via ces cellules, voilà ce qu’il se passe :
– Des niveaux importants IL-15 inhibent alors directement l’adipogénèse mais pour la graisse dans ce cas les niveaux importants d’ IL-15 rendent le tissu hautement IMMUNOSUPPRESSEUR IN VIVO.
– Des niveaux importants de TSG-6 diminuent aussi l’adipogénèse mais augmente aussi dans la graisse de puissants effets ANTI-INFLAMMATOIRE IN VIVO.
– Des niveaux importants d’OCT4 et de SOX2 sont des facteurs transcription essentiels pour le RENOUVELLEMENT CELLULAIRE.
– Avec des niveaux élevés de nano-g les hADSCs sont capables de survivre, migrer vers des sites lésés, et devenir des CELLULES SOUCHES NEURALES APRES TRANSFORMATION ET CE IN VIVO.
Nous voilà donc avec une graisse dite activée dans laquelle on trouve en réalité :
– Une nouvelle sorte de cellules souches neurales qui résistent aux inhibiteurs de croissance par de puissants facteurs immunosuppresseurs.
– Des nouvelles cellules souches neurales qui induisent une neuroprotection par de puissants facteurs anti-inflammatoires.
– Des nouvelles cellules souches neurales capable de se multiplier in vivo et se différentier en neurones et/ou en olygodendrocytes.